Historique
Joseph-François de Boucaut est dit chevalier et seigneur du Bousquet en 1592, époque à laquelle avec son frère Jean de Boucaut, ils présentent les lettres de bourgeoisie de Issac de Boucaut, conseiller du roi, magistrat présidial de Guyenne.
Selon Henry Ribadieu (1856), le château a appartenu pendant plusieurs siècles à la famille de Boucaud, puis est passé entre les mains du vicomte de Barry. Le château est incendié en 1653 par les Espagnols. Pierre de Boucaud, conseiller au parlement de Bordeaux, le fait reconstruire en 1654. "L'architecture ancienne a disparu en entier ; celle qui lui a succédé porte le cachet de l'époque : c'est un monument du XVIIe siècle. Il est composé d'un corps-de-logis couvert en ardoises, et de deux pavillons avec mansardes, qui produisent un heureux effet. Placé sur un coteau assez élevé, il domine un large vallon, au milieu duquel s'étendent de fertiles prairies, gracieusement coupées par un ruisseau et une longue avenue de beaux arbres".
Plusieurs baies à traverses et meneaux (façade latérale ouest), le traitement des allèges avec motifs pendants encadrant une table décorative nue, les pavillons couverts d'ardoise indiquent une construction du 17e siècle. La porte principale à gorge et tore semble correspondre à des reprises au 18e siècle. Un corps de bâtiment couvert de tuiles flanque l'élévation orientale : la façade est traitée de façon similaire au corps de logis principal. L'ensemble est construit en moellon, la pierre de taille étant réservée pour les éléments d'encadrements de baie, les corniches et les bandeaux. Des cartes postales du début du 20e siècle indique la présence de lucarnes à frontons cintrés sur l'élévation ouest du logis.
Au milieu du 18e siècle, le domaine du Bousquet constitue l'"un des plus grands biens de la province", avec plus de 400 journaux de vignoble, prairies et terres labourables. En 1804, Marie-Anne-Thérèse-Sophie de Boucaud épouse le vicomte Jean-Baptiste de Barry (1770-1832).
Le château Dubosquet [sic] est mentionné en 1824 dans le Traité des vins de Franck parmi les quatre premiers crus du Bourgeais, en possession de Mme de Boucaud et produisant de 50 à 70 tonneaux.
Sur le plan cadastral de 1825, la demeure est séparée des dépendances par une allée qui donne accès aux jardins en contrebas et à la cour, côté nord. Un vivier est indiqué à proximité du ruisseau au sud des jardins.
Le fils de Jean-Baptiste de Barry, Jacques-Joseph-Amédée de Barry, né à Bordeaux en 1806, est maire de Bourg de 1846 à 48 ; membre du conseil municipal de Bourg de 1840 à 48, de 1870 à 72 ; vice-président du comice agricole depuis 1840, époque de sa fondation, jusqu'en 1870.
Le domaine apparaît comme l'un des principaux producteurs de la commune dans les éditions successives de Bordeaux et ses vins : 70 tonneaux en 1850 puis 80 à 120 en 1868. En 1874, l'ouvrage propose une lithographie de ce 1er cru bourgeois et indique que le domaine comprend 70 hectares, dont 10 hectares d'oseraie, aubarèdes et taillis de chêne, 15 hectares de prés, 20 hectares de terres labourables et 25 hectares de vignes. La production s'élève alors à 90 tonneaux, sous la conduite de la veuve du Barry. A la fin du siècle, après la crise phylloxérique, la production atteint 200 tonneaux en 1893, 250 en 1898, 150 en 1922. A cette date, la propriété n'est plus entre les mains de la famille du Barry mais appartient à Edouard Lucas qui a créé un second vin, le Domaine de Boucaud, et qui détient également le domaine Haut-Grava.
L'importante production de la fin du 19e et du début du 20e siècle a exigé la modernisation des installations. Les bâtiments de dépendance, à l'ouest de la demeure, abritent logements et chais : la façade-pignon du logement principal porte la date 1913. Une carte postale montre le bâtiment en cours de construction.
En 1961, le Château du Bousquet, constitué en société civile, est acquis par le groupe Castel. Dans les années 1980, les installations comprennent une cuverie en ciment et en acier inoxydable, et le chai peut accueillir 400 barriques.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 17e siècle Principale : 18e siècle Principale : 19e siècle Principale : 1er quart 20e siècle |
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Dates |
1913, porte la date |
Description
La demeure est située sur un coteau dominant le ruisseau de la Libarde, au nord-est de la commune. La propriété est accessible depuis la route départementale 23 par une allée qui conduit aux bâtiments de dépendance, puis à l'habitation principale.
Celle-ci se compose d'un corps de logis à étage, disposé en U, et doté de deux pavillons aux extrémités nord des ailes est et ouest. L'ensemble est couvert de toitures en ardoise. Il a été complété par des constructions couvertes de tuile sur les élévations nord et est.
La façade principale s'organise selon 6 travées d'ouvertures tantôt étroites, tantôt plus larges. Elles présentent des encadrements en pierre de taille lisse et des allèges traitées avec deux motifs pendants encadrant une table décorative nue. L'encadrement de la porte en arc segmentaire est à tore et gorge, avec deux pilastres soutenant un entablement à corniche. Des bandeaux en pierre de taille structurent la façade horizontalement. Le traitement de façade est similaire pour le corps de logis secondaire à l'est, selon 4 travées d'ouvertures.
L'élévation latérale ouest du corps de logis principal présente des ouvertures murées qui ont conservé leur meneau et leur traverse en pierre.
L'ensemble est construit en moellon. Quelques reprises en pierre de taille sont visibles sur la façade principale.
Au sud, une cour avec jardin est délimitée par un mur de clôture et accessible par un portail à piliers maçonnés et chantournés, à l'ouest. Le colombier se trouve à l'angle sud-est. Un autre jardin a été aménagé à l'est de la demeure.
Une longue allée conduit au sud dans le vignoble. A proximité du ruisseau de la Libarde, une pièce d'eau rectangulaire correspond à l'ancien vivier du domaine.
Les bâtiments de dépendance se trouvent dans la cour nord et à l'ouest de la demeure. Ils se composent d'un alignement de bâtiments avec deux logements à étage aux extrémités, l'un avec façade pignon daté 1913. Ils encadrent les chais ouverts de plusieurs portes en plein-cintre, les vaisseaux des cuviers étant disposés perpendiculairement à l'arrière.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
1 étage carré |
Couvertures |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA33008162 |
Dossier réalisé par |
Steimer Claire
Conservatrice du patrimoine au sein du service du patrimoine et de l'Inventaire. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2015 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Gironde |
Partenaires |
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Citer ce contenu |
Château du Bousquet, Dossier réalisé par Steimer Claire, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Gironde, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/7d06dec3-1b24-4d4b-a3ae-0c4f899acb14 |
Titre courant |
Château du Bousquet |
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Dénomination |
château |
Précisions sur la dénomination |
château viticole |
Parties constituantes |
Maison Colombier |
Parties constituantes non étudiées |
cuvage chai vivier mur de clôture parc logement |
Statut |
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- AD Gironde, 4 Fi 2063 : Carte postale du Château du Bousquet, début 20e siècle
- Collection de cartes postales numérisées. Pôle de la mémoire locale (PML), Bourg. Carte postale avec dépendances viticoles, début 20e siècle.
- Collection de cartes postales numérisées. Pôle de la mémoire locale (PML), Bourg. Carte postale avec dépendances et bâtiment en cours de construction.
- Collection de cartes postales numérisées. Pôle de la mémoire locale (PML), Bourg. Carte postale, début 20e siècle : Vendanges au château du Bousquet, fouleuse mécanique.
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Bourg
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Bousquet
Cadastre: 1825 BU 64 à 78, 2018 AI 40